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Là où se lève l'aube du bien, des enfants et des vieillards périssent, le sang coule.   Vassili Grossman


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Hors des sentiers battus
Pathologies liées à l'espace

  "On a découvert que des lésions, en particulier des lobes pariétaux et frontaux, entraînent des déficits de la perception et de la représentation spatiales. Ainsi, une telle lésion située dans l'hémisphère droit peut provoquer, chez le sujet atteint, la perte de l'univers entier opposé à la lésion : l'espace gauche est ainsi perdu à tout jamais. Un tel patient peut voir, sentir, entendre consciemment tout ce qui se passe à droite de son axe corporel, mais tout ce qui se passe à sa gauche n'atteint pas sa conscience « verbale ». Ainsi, tout ce qui n'atteint pas sa conscience « verbale » est pour l'être humain inexistant, il en est du moins persuadé. Pourtant, chez la majeure partie de ces patients, l'entrée d'informations dans les aires primaires visuelles, sensori-motrices ou auditives est intacte. Ceci signifie que le cerveau permet au sujet de voir, entendre ou sentir, mais que le non-accès à la conscience « verbale », empêche le sujet atteint de prendre conscience de cette information.
  Des moyens indirects nous permettent cependant de démontrer que le contenu des stimulations sensorielles perçues « non consciemment » influence le comportement. Ceci est particulièrement vrai pour les stimuli émotionnels. Un patient porteur d'un tel déficit de l'espace ne peut décrire que la moitié droite d'une image, ne prend conscience que des stimulations sensorielles de son hémicorps droit, et n'entend que des sons venant de l'espace droit. Néanmoins, un cri d'enfant venant de l'espace gauche, une douleur provenant de la moitié gauche de son corps, la vue d'une araignée ou d'un regard situés dans son hémi-espace visuel gauche arrivent à percer cette « barrière » et le poussent à réagir à ces signaux biologiquement importants, sans pour autant qu'il s'en rende compte. Un patient atteint d'une telle lésion pose un problème à l'examinateur, puisque celui-ci n'arrive pas à lui faire admettre qu'il y a un espace  sa gauche. La perte de l'hémi-espace visuel peut être d'ailleurs dévastatrice. Bien que capable de lire, un tel patient ne pourra pas se servir de cette capacité puisqu'il ne verra « consciemment » que la moitié droite d'une page ou d'un mot.

  De plus, une fois que le patient capte un objet situé dans son espace droit, son attention ne peut se focaliser que sur cet objet qui devient donc à lui seul un nouvel espace dont la moitié gauche sera manquante. Il doit donc exister une héminégligence visuo-spatiale centrée sur tout l'espace, mais également une héminégligence visuo-spatiale centrée sur l'objet."

 

Théodor Landis, "Perturbations de l'espace après lésions cérébrales", in Les espaces de l'homme, Odile Jacob, 2005, p. 186.

 

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Date de création : 25/11/2013 @ 13:51
Dernière modification : 25/11/2013 @ 13:51
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