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Texte à méditer :  

Car quoi de plus excusable que la violence pour faire triompher la cause opprimée du droit ?   Alexis de Tocqueville


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Hors des sentiers battus
La nature ennemie ; la peur de la nature

  "[La nature] a sa manière particulièrement efficace de nous limiter, elle nous met à mort, froidement, cruellement, sans ménagement aucun, à ce qu’il nous semble, parfois juste quand nous avons des occasions de satisfaction. C’est précisément à cause de ces dangers dont la nature nous menace que nous nous sommes rassemblés et que nous avons créé la culture qui doit aussi, entre autres, rendre possible notre vie en commun. C’est en effet la tâche principale de la culture, le véritable fondement de son existence, que de nous défendre contre la nature.
  On sait que, sur bien des points, elle y parvient d’ores et déjà relativement bien, elle fera manifestement beaucoup mieux plus tard. Mais aucun être humain ne cède au leurre de croire que la nature est dès à présent soumise à notre contrainte, rares sont ceux qui osent espérer qu’elle sera un jour entièrement assujettie à l’homme. Il y a les éléments qui semblent se rire de toute contrainte humaine, la terre qui tremble, se déchire, ensevelit tout ce qui est humain et œuvre de l’homme, l’eau qui en se soulevant submerge et noie toutes choses, la tempête qui les balaie dans son souffle, il y a les maladies que nous reconnaissons, depuis peu seulement, comme des agressions d’autres êtres vivants, enfin l’énigme douloureuse de la mort, contre laquelle jusqu’à présent aucune panacée n’a été trouvée, ni ne le sera vraisemblablement jamais. Forte de ces pouvoirs, la nature s’élève contre nous, grandiose, cruelle, inexorable, elle nous remet sous les yeux notre faiblesse et notre détresse, auxquelles nous pensions nous soustraire grâce au travail culturel. L'une des rares impressions réjouissantes et exaltantes que l'on puisse avoir de l'humanité, c'est lorsque, face à une catastrophe due aux éléments, elle oublie la disparité de ses cultures, toutes ses difficultés et hostilités internes, pour se souvenir de la grande tâche commune : sa propre conservation face à la surpuissance de la nature."

 

Freud, L'Avenir d'une illusion, 1927, Section III, tr. fr. Dalibor Frioux, Bréal, 2005, p. 63-64.

 

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Date de création : 20/01/2016 @ 17:53
Dernière modification : 20/01/2016 @ 17:53
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