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Hors des sentiers battus
La destruction de la nature

  "La caractéristique la plus importante d'un organisme est la capacité d'autorenouvellement interne qu'on appelle santé.
  Il existe deux organismes dont les processus d'autorenouvellement ont été soumis à l'interférence et au contrôle humain. Le premier, c'est l'homme lui-même (médecine et santé publique). Le second, c'est la terre (agriculture et protection de l'environnement).

  Les efforts faits jusqu'ici pour contrôler la santé de la terre n'ont pas été très concluants. On commence maintenant à comprendre que, lorsqu'un sol perd sa fertilité, ou est emporté plus vite qu'il ne se forme, ou lorsqu'un système fluvial présente des crues et des étiages anormaux, cela signifie que la terre est malade.
  D'autres perturbations ont été répertoriées en tant que données, mais on ne les considère pas encore comme des symptômes. La disparition d'espèces végétales et animales sans causes apparentes, en dépit des efforts faits pour les protéger, et l'irruption d'espèces nuisibles en dépits des efforts faits pour les supprimer, doivent être considérés, en l'absence d'une explication plus simple, comme des symptômes de maladie dans l'organisme terre. L'une et l'autre se produisent trop fréquemment pour qu'on puisse y voir des événements normaux de l'évolution."

 

Aldo Leopold, Almanach d'un comté des sables, 1949, 3e partie, tr. fr. Anna Gibson, GF, 2000, p. 246-247.



  "L'émergence, le développement, la globalisation enfin des problèmes environnementaux ont suscité deux réactions opposées. Les uns, sans nier que la mise en valeur de la nature ait des effets pervers, tendent à les minimiser et font confiance au développement des sciences et des techniques pour leur trouver remède. Les autres estiment qu'il faut reconsidérer la manière dont nous avons, depuis les temps modernes, instrumentalisé la nature. Ils en appellent à une limitation de notre puissance technique. Les premiers nient il y ait une crise environnementale et, ne voyant dans les préoccupations des seconds que des peurs « irrationnelles » , dénoncent un écologisme rétrograde (car il serait hostile au progrès des sciences et des techniques) et antihumaniste (car il ignorerait qu'il n'y a de valeur qu'en l'homme). Les seconds, affirmant que la crise écologique ne tient pas du fantasme, identifient le danger dans l'appropriation économique de la nature et discréditent l'illusion de la toute-puissance dont les défenseurs de la modernité seraient les victimes."

 

Catherine et Raphaël Larrère, Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l'environnement, 1997, Champs essais, 2009, p. 170.
 

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Date de création : 01/02/2016 @ 10:55
Dernière modification : 13/02/2016 @ 10:19
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