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Texte à méditer :   Le progrès consiste à rétrograder, à comprendre [...] qu'il n'y avait rien à comprendre, qu'il y avait peut-être à agir.   Paul Valéry
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Hors des sentiers battus
La question de la vie bonne

  "On peut distinguer deux sortes de biens et deux sortes d'impulsions correspondantes. Il y a des biens dont la possession individuelle est possible, et il y en a d'autres qui peuvent être partagés par tous de la même façon. La nourriture et les vêtements d'un homme ne sont pas ceux d'un autre ; si l'offre est insuffisante, ce qu'un homme possède est obtenu au détriment d'un autre homme. Ceci s'applique à tous les biens matériels en général, et donc à la plus grande partie de la vie économique dans le monde aujourd'hui. À l'inverse, les biens de l'âme et de l'esprit n'appartiennent pas à une personne à l'exclusion d'une autre. Si un homme connaît une science, cela n'empêche pas les autres de la connaître mais, au contraire, les aide à acquérir ce savoir. Si un homme est un grand artiste ou un grand poète, cela n'empêche pas les autres de peindre des tableaux ou d'écrire des poèmes ; au contraire, cela contribue à créer une atmosphère où de telles choses sont possibles. Si un homme est plein de bonne volonté envers ses semblables, il n'en résulte pas que les autres auront moins de bonne volonté à se partager ; au contraire, plus un homme fait preuve de bonne volonté, plus il est susceptible de la susciter chez les autres. Dans ces domaines, il n'y a pas de possession, parce qu'il n'existe pas une quantité déterminée à partager ; tout accroissement particulier tend à provoquer un accroissement généralisé.
  À ces deux sortes de biens correspondent deux sortes d'impulsions : les impulsions possessives, tournées vers l'acquisition ou la conservation de biens privés qui ne peuvent être partagés ; elles ont leur centre dans l'impulsion de propriété ; et les impulsions créatrices ou constructrices, qui visent à produire ou à rendre disponibles des biens qu'on ne peut ni s'approprier ni posséder.

  La meilleure vie est celle dans laquelle les impulsions créatrices jouent le plus grand rôle et les impulsions possessives le plus petit."

 

Russell, Le Pacifisme et la Révolution. Écrits politiques 1914-1918, III. "Le monde que l'on peut faire", 1916, tr. fr. Olivier Esteves et Claire Habart, Agone, 2014.

 

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Date de création : 27/04/2017 @ 08:40
Dernière modification : 27/04/2017 @ 08:40
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