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Texte à méditer :   Les hommes normaux ne savent pas que tout est possible.   David Rousset
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Hors des sentiers battus
La violence : un mal nécessaire ?

  "N'est-ce pas, drapé dans les habits confortables de ce que Hegel appelait une « belle âme » ou dans ceux, non moins suspects, d'une « bonne conscience » à toute épreuve, manquer de lucidité et de réalisme que de vouloir « contrer la violence », s'opposer à elle ou la refuser par principe ? Cette violence envahissante qu'on rappelle à l'instant n'est-elle pas non seulement inéluctable, parce qu'elle appartient à l'essence de la vie, mais qui plus est nécessaire ? Il convient de s'arrêter un instant sur cette nécessité qui fait office d'argument  dans quatre domaines au moins : la pensée de l'éducation, l'énoncé des prescriptions morales, la pensée de l'histoire et la philosophie politique. Elle revient à soutenir, pêle-mêle, qu'on ne fait rien de grand dans le monde sans violence, qu'on n'avance et qu'on ne progresse pas davantage dans la vie, individuelle et collective, sans violence ; et que, par conséquent, son refus ne procède pas seulement d'un refuge dans un monde idéal qui ne veut rien connaître de la dure réalité de la nature humaine et du monde que les hommes ont façonné, mais qu'il est en outre synonyme aussi bien de stagnation et d'immobilisme que de lâcheté et de conservatisme. À ce titre, son refus principiel serait condamnable, d'une façon pour le moins paradoxale, pour des raisons aussi bien anthropologiques que politiques ! Refuser la violence, ce serait ainsi ne pas voir qu'elle est indispensable non seulement au développement des individus mais également au devenir des « peuples », pour peu qu'ils veuillent occuper la place qui leur est « due » dans l'histoire ; de même qu'au progrès des sociétés, pour ne rien dire de la propagation de telle foi religieuse particulière, du christianisme à l'islam, dans le monde. Mieux encore : ni la justice sociale, ni l'émancipation des peuples, ni l'égalité des droits et des conditions, s'empresse-t-on d'affirmer, non sans légèreté quant aux souffrances physiques et morales que cela revient à accepter, rien de tout cela n'aurait été conquis de haute lutte sans donner droit à la violence."

 

Marc Crépon, L'Épreuve de la haine. Essai sur le refus de violence, 2016, 1ère partie, chapitre II, Odile Jacob.

 

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Date de création : 25/03/2024 @ 10:15
Dernière modification : 25/03/2024 @ 10:15
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