* *

Texte à méditer :  

Il est vrai qu'un peu de philosophie incline l'esprit de l'homme à l'athéisme ; mais que davantage de philosophie le ramène à la religion.   Francis Bacon


* *
Figures philosophiques

Espace élèves

Fermer Cours

Fermer Méthodologie

Fermer Classes préparatoires

Espace enseignants

Fermer Sujets de dissertation et textes

Fermer Elaboration des cours

Fermer Exercices philosophiques

Fermer Auteurs et oeuvres

Fermer Méthodologie

Fermer Ressources en ligne

Fermer Agrégation interne

Hors des sentiers battus
L'origine de la morale

  "La sélection naturelle – il s’agit chez Darwin d’un point fondamental – sélectionne non seulement des variations organiques présentant un avantage adaptatif, mais aussi des instincts. Parmi ces instincts avantageux, ceux que Darwin nomme les instincts sociaux ont été tout particulièrement retenus et développés, ainsi que le démontrent suffisamment le triomphe universel du mode de vie communautaire au sein de l'humanité et la tendancielle hégémonie des peuples dits « civilisés ». Or dans l’état de « civilisation », résultat complexe d’un accroissement de la rationalité, de l’emprise grandissante de sentiments de « sympathie » et des différentes formes morales et institutionnelles de l’altruisme, on insiste à un renversement de plus en plus accentué des conduites individuelles et sociales par rapport à ce que serait la poursuite pure et simple du fonctionnement sélectif repérable aux stades antérieurs de l’évolution : au lieu de l’élimination des moins aptes apparaît, avec la civilisation, le devoir d’assistance qui met en œuvre à leur endroit de multiples démarches de secours et de réhabilitation […] Par le biais des instincts sociaux, la sélection naturelle, sans saut ni rupture, a ainsi sélectionné son contraire […] L’émergence progressive de la morale apparaît donc comme un phénomène indissociable de l’évolution."

 

Patrick Tort, Introduction à l’anthropologie darwinienne, 1988.


  

    "La conception darwinienne de l'origine des codes moraux pourrait se résumer comme suit : les individus ont tendance à prononcer les jugements moraux qui vont aider leurs gènes à se transmettre à la génération suivante (ou, du moins, à prononcer le genre de jugements qui aurait servi cette cause dans l'environnement de notre évolution). Ainsi un code moral n'est-il rien d'autre qu'un compromis informel passe entre des sphères d'intérêt génétique concurrentes, dont chacune cherche à modeler le code à ses propres fins, en faisant usage de tous les moyens mis à sa disposition.
[...]
    Si vous en convenez, ne vous attendez pas à ce que les codes moraux servent les intérêts de la société prise dans son ensemble. Ils sont le résultat d'un processus politique informel qui tend probablement à renforcer le pouvoir des plus puissants ; ils ont fort peu de chances de représenter équitablement les intérêts de tous (encore que la chose soit déjà moins improbable dans une société où règne liberté d'expression et égalité économique). Aussi n'y a-t-il aucune raison de voir dans l'existence des codes moraux l'émanation d'une vérité plus haute, une inspiration divine ou une quelconque recherche philosophique."

 

Robert Wright, L'Animal moral, 1994, 1ère partie, Chapitre VI, tr. fr. Anne Béraud-Butcher, Folio documents, 2005, p. 241-242 et p. 243.


Date de création : 27/01/2007 @ 11:10
Dernière modification : 04/01/2022 @ 08:01
Catégorie :
Page lue 6489 fois


Imprimer l'article Imprimer l'article

Recherche



Un peu de musique
Contact - Infos
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

^ Haut ^