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Texte à méditer :   La réalité, c'est ce qui ne disparaît pas quand vous avez cessé d'y croire.   Philip K. Dick
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Hors des sentiers battus
Animaux du présent et animaux du passé

  "L'un des aspects fondamentaux du règne vivant est diversité presque infinie. Il n'y a pas deux individus identiques au sein d'une population se reproduisant sexuellement, pas deux populations au sein d'une espèce, pas deux espèces au sein d'un taxon d'ordre supérieur, pas deux as dations d'espèces au sein d'un écosystème, et ainsi de suite à l'infini. Où que l'on regarde, on trouve la singularité, et la singularité signifie la diversité.
  La diversité dans le monde vivant existe à tous les niveaux hiérarchiques. Il y a au moins 10000 types différents de macromolécules dans un organisme supérieur (certaines estimations en donnent beaucoup plus). Si l'on tient compte des différents états de répression et de dérépression de tous les gènes dans un noyau, ce sont des millions, voire des milliards de cellules différentes, qui peuvent être dénombrées chez un organisme supérieur. Il y a des milliers d'organes, glandes, muscles, neurocentres, tissus etc., différents. Deux individus quelconques au sein d'une espèce se reproduisant sexuellement sont différents non seulement parce qu'ils sont génétiquement uniques, mais aussi parce qu'ils ont pu accumuler des informations différentes dans la mémoire de leurs systèmes nerveux et immunitaire. Cette diversité est à la base des écosystèmes la cause des phénomènes de concurrence et de symbiose c'est elle aussi qui rend possible la sélection naturelle. Tout organisme doit, pour survivre, avoir une certaine connaissance de la diversité biologique existant dans son environnement, ou du moins être capable d'y faire face. En réalité­, on trouvera difficilement un fait ou un processus biologique où le phénomène de la diversité ne soit pas impliqué.

  Ce qui est particulièrement significatif, c'est que l'on peut se poser à chaque niveau de hiérarchie des questions très semblables à propos de la diversité : son ampleur ou sa variance, sa valeur moyenne, son origine, son rôle fonctionnel, et son importance du point de vue de la sélection naturelle. Comme cela est caractéristique de beaucoup de domaines de la biologie, la plupart des réponses sont de nature qualitative plutôt que quantitative. Quel que soit le niveau de diversité envisagé, la première tâche est d'en faire l'inventaire. Il s'agit de découvrir et de décrire les diffé­rentes « sortes » de 1'« objet » biologique que l'on étudie, qu'il s'agisse de tissus ou d'organes dans le domaine de l'anatomie, de cellules normales ou anormales, d'organites cellulaires en cytologie, d'associations ou de biocénoses en écologie et biogéographie, d'espèces et de taxa d'ordre supérieur dans le domaine de la systématique. Ce travail de description et d'inventaire forme pour chaque discipline la base sur laquelle pourront s'appuyer ultérieurement toutes les recherches visant à approfondir les connaissances. [...]
  Mais ce n’est pas tout ! La diversité du monde vivant actuel est largement surpassée par celle du monde des organismes éteints de la préhistoire, telle qu'on peut l'observer dans les restes fossiles. L'estimation la plus élevé du nombre des espèces d'animaux et de plantes vivant actuellement est d'environ 10 millions. Considérant que la vie sur terre a commencé il y a 3,5 milliards d'années, que la faune et la flore ont atteint une certaine richesse ces 500 derniers millions d'années, et en admettant un taux raisonnable de renouvellement des espèces au sein de la biosphère, on peut estimer que le chiffre d'un milliard d'espèces éteintes est probablement la limite inférieure que l'on peut envisager. On est peut-être arrivé au terme des grandes découvertes spectaculaires en paléontologie, telles celles d'Archaeopteryx, l'étape intermédiaire entre les reptiles et les oiseaux, ou Ichtyostega, l'étape intermédiaire entre les poissons et les amphibiens ; mais aujourd'hui encore on continue de découvrir occasionnellement un nouveau phylum d'invertébrés fossiles, et il semble que les découvertes de nouveaux ordres, familles, genres, n'aient pas de fin."

 

Ernst Mayr, Histoire de la biologie, 1982, tr. fr. Marcel Blanc, Le Livre de Poche, 1995, p. 193-194 et p. 201-202.

 

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Date de création : 27/09/2020 @ 16:02
Dernière modification : 27/09/2020 @ 16:02
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