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Texte à méditer :  Une vie sans examen ne mérite pas d'être vécue.  Socrate
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Hors des sentiers battus
Mesure et instruments de mesure en science

  "La caractéristique des expériences actuelles, qui consiste à effectuer des mesures, a pris tant d'importance que l'opinion générale à l'étranger semble être que dans quelques années toutes les constantes physiques importantes auront été estimées, et que la seule occupation qui sera laissée aux scientifiques sera de raffiner les précisions de ces mesures en rajoutant des décimales.
  Si c'est vraiment la situation vers laquelle nous allons, la réputation de notre laboratoire deviendra peut-être elle d'un lieu de travail consciencieux de savoir -faire, mais il n'aura plus sa place dans l'Université, et devra plutôt être rangé parmi les autres grands ateliers de notre pays, où ce savoir-faire est tourné vers des objectifs plus utiles.

  Mais nous n'avons pas le droit de penser en ces termes des richesses insondables de la création, ni de la fécondité intacte des jeunes esprits qui analyseront ces richesses. Il est tout à fait possible que, dans quelques-uns des domaines qui n'ont été explorés que superficiellement sans méthodes sophistiquées, les grands découvreurs du passé se sont approprié l'essentiel et qu'il ne reste qu'à glaner quelques résultats, plutôt pour leur complexité que pour leur valeur intrinsèque. Mais l'histoire des sciences a montré que même dans les situations où il ne s'agit que d'améliorer la précision de la mesure de phénomènes connus depuis longtemps, il s'ouvre de nouvelles perspectives qui seraient restées inexplorées si on s'en était arrêté aux méthodes encore grossières des premiers découvreurs. On peut en citer des exemples dans toutes les branches de la science, en montrant comment un travail minutieux a été récompensé par la découverte de nouveaux domaines de recherche et par le développement de nouvelles idées scientifiques."

 

James Clerk Maxwell, "Introductory Lecture on Experimental Physics", October 1871, in W.D. Niven (ed.), The Scientific Papers of James Clerk Maxwell (1890), Vol. 2, 244, tr. fr. Gilles Montambaux.

 

  "This characteristic of modern experiments—that they consist principally of measurements,—is so prominent, that the opinion seems to have got abroad, that in a few years all the great physical constants will have been approximately estimated, and that the only occupation which will then be left to men of science will be to carry on these measurements to another place of decimals.
  If this is really the state of things to which we are approaching, our Laboratory may perhaps become celebrated as a place of conscientious labour and consummate skill, but it will be out of place in the University, and ought rather to be classed with the other great workshops of our country, where equal ability is directed to more useful ends.

  But we have no right to think thus of the unsearchable riches of creation, or of the untried fertility of those fresh minds into which these riches will continue to be poured. It may possibly be true that, in some of those fields of discovery which lie open to such rough observations as can be made without artificial methods, the great explorers of former times have appropriated most of what is valuable, and that the gleanings which remain are sought alter, rather for their abstruseness, than for their intrinsic worth. But the history of science shews that even during that phase of her progress in which she devotes herself to improving the accuracy of the numerical measurement of quantities with which she has long been familiar, she is preparing the materials for the subjugation of new regions, which would have remained unknown if she had been contented with the rough methods of her early pioneers. I might bring forward instances gathered from every branch of science, shewing how the labour of careful measurement has been rewarded by the discovery of new fields of research, and by the development of new scientific ideas."

 

James Clerk Maxwell, "Introductory Lecture on Experimental Physics", October 1871, in W.D. Niven (ed.), The Scientific Papers of James Clerk Maxwell (1890), Vol. 2, 244.



  
"Qu'est-ce qu'une horloge ?
  Le sentiment subjectif primitif du flux du temps nous rend capables d'ordonner nos impressions, de juger si un événement a lieu avant ou après un autre. Mais pour montrer que l'intervalle de temps entre deux événements est de dix secondes, nous avons besoin d'une horloge. Par l'emploi de l'horloge, le concept de temps devient objectif. Un phénomène physique quelconque peut servir d'horloge, pourvu qu'il se répète exactement autant de fois qu'on le désire. En prenant pour unité de temps l'intervalle entre le commencement et la fin d'un tel événement, des intervalles de temps arbitraires peuvent être mesurés par la répétition de ce processus physique. Toutes les horloges, depuis le simple sablier jusqu'aux instruments les plus raffinés, sont fondées sur cette idée. Dans le cas du sablier, l'unité de temps est le temps que met le sable à s'écouler du compartiment supérieur dans le compartiment inférieur. Le même processus physique peut être répété en renversant l'appareil."

 
Albert Einstein et Léopold InfeldL'Évolution des idées en physique, 1936, tr. fr. Maurice Solovine, Champs Flammarion, 1982, p. 169.


  "Le déplacement d'un millimètre d'un objet sur une table n'est pas encore une opération scientifique. L'opération scientifique commence à la décimale suivante. Pour déplacer un objet d'un dixième de millimètre, il faut un appareil, donc un corps de métiers. Si l'on accède enfin aux décimales suivantes, si l'on prétend par exemple trouver la largeur d'une frange d'interférence et déterminer, par les mesures connexes, la longueur d'onde d'une radiation, alors il faut non seulement des appareils et des corps de métiers, mais encore une théorie et par conséquent une Académie des Sciences. L'instrument de mesure finit toujours par être une théorie et il faut comprendre que le microscope est un prolongement de l'esprit plutôt que de l'œil."

  

Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique, 1938, Chapitre XII, § 1, Vrin, 1967, p. 242.


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Date de création : 19/01/2011 @ 17:20
Dernière modification : 14/05/2024 @ 13:49
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